Jennifer's blues from Tobago
Bonjour à tous,
Alors si je me rappelle bien, lorsque je vous ai quittés la dernière fois, nous étions épuisés, en manque de sommeil... mais très heureux d'être arrivés à Tobago.
Je me rappelle de ce plat de pâtes bien mérité que nous avons mangé à 2h30 du matin!
Et de cette nuit de sommeil qui a suivi!
10h d'affilé, sans quart à prendre...
Lorsque nous nous réveillons, nous sommes encore un peu déphasés.
Face au mouillage où nous sommes, la ville nous souhaite la bienvenue.
Impatients de se connecter en Wifi, mais malheureusement aucun réseau du bateau.
Alors, en fin d'après midi, nous réunissons tout le courage qui nous reste pour aller à terre et enfin trouver du Wifi.
Le meilleur spot pour ça, c'est révélé être le Church Chiken !
Faut dire que pour les cablages, ils ont mis le paquet!
Tobago est anglais, les voitures roulent à gauche, les volants sont à droite mais ces anglais là sont bien bronzés.
Vous allez rire mais ça m'a surpris... je m'attendais à voir des blancs (comme les anglais que je connais...!) mais non, nous sommes quand même dans les caraïbes...
Une fois que la famille est prévenue de notre arrivée, nous pouvons visiter la ville.
Scarborough est la capitale de Tobago.
Mais quand je dis capitale, heu comment dire... c'est pas Paris!
La bonne surprise, c'est que nous sommes sur Main Street en seulement 5 minutes à pieds.
Nous cherchons un resto pour un bon steack frites bien mérité après ces 10 jours de mer, mais on s'aperçoit rapidement que sorti du Subway, KFC et autres fast food, il sera difficile de trouver quelque chose à manger...
Le tour de taille des autochtones nous le confirme!
Alors nous mangeons local, hamburger frites!
Et nous rentrons, pour aujourd'hui ça suffit.
Demain nous visiterons mieux.
Les formalités obligatoires sont de passer à la douane pour déclarer notre arrivée, mais comme nous ne prévoyons de rester que 48 h, nous ne ferons que passer devant la douane...
Chutt, n'en parlez à personne...
Une deuxième bonne nuit de sommeil nous permet de récuperer un peu plus et nous sommes prêts à visiter cette capitale!
Ce stand de fruit nous laisse perplexe, et nous avons du mal à nous limiter dans nos achats!
Ce que les sacs peuvent porter, nous pourrons le manger!
Pour le shopping, c'est pittoresque...
Je ne crois pas que la loi sur l'accessibilité des commerces soit passée ici!
Mais après tout, les affaires se font quand même...
Les gens sont gentils, agréables et souriants.
Ils n'ont pas l'habitude de voir des blancs ici.
D'ailleurs, nous n'en croisons pas un, je pense que nous sommes les 2 seuls de toute l'ile!
On nous propose des services de taxi toutes les 3 minutes... No thanks!
Nous visitons à pieds.
Ma couleur de cheveux a laissé perplexe un gars qui m'a demandé comment j'avais fait ça...
- You're a beautifull woman...
- Ho thank's!
Moi, c'est ce genre de coiffure qui me laisse perplexe!
Voici le seul endroit de la ville, où nous trouvons une terrasse pour boire un coup.
De partout ailleurs, c'est à la mode des pubs anglais, c'est à dire fermé et sombre.
C'est marrant, chez nous les terrasses se remplissent au premier rayon de soleil, et même l'hiver les terrasses sont chauffées, ici il fait 30/35 degrès toute l'année e,t ils vivent tous dedans, sans clim!
La ville est petite et nous en faisons rapidement le tour.
Nous prenons la décision de partir pour Trinidad, c'est à 76 miles nautique, c'est à dire à peine 24h de navigation.
De la nienotte, une balade de santé, d'autant que cette fois ci, c'est de la navigation côtière.
L'ile de Trinidad a l'air d'avoir beaucoup plus de choses à nous offrir, et de toute façon le bateau doit y faire escale pour quelques réparations.
C'est à l'abri des cyclones, ce qui n'est pas négligeable dans ces coins des caraïbes.
Beaucoup de bateaux y font de longues escales.
Donc la décision est prise, demain nous lèverons l'ancre.
Nous voilà donc vendredi, fin prêt au départ.
Sauf que le moteur nous fait des siennes... plus d'eau!
Bon... what's up??
Le capitaine met sa casquette de mécanicien et diagnostique rapidement le problème:
C'est pas grand chose, un collier d'une durite qui a laché.
Hop hop hop , collier changé , remplissage de l'eau, c'est réparé!
Mais il va falloir faire tourner le moteur une bonne heure pour voir si ça tient le coup.
Ca compromet notre départ aujourd'hui, nous voulions partir le matin pour arriver de jour demain matin...
Mais Jennifer d'Orion ne voulait pas partir un vendredi.
Bon ok, on va pas forcer le destin, si le bateau en a decidé ainsi, ben nous partirons demain.
On ne rigole pas avec ces choses là!
C'est vrai que Mémé nous l'a dit et répété: on ne commence rien un vendredi!!
Pour notre défense, nous, on avait l'impression de continuer, plutôt que de commencer, mais c'est pas très grave!
Allez, on fait tourner le moteur pour être sûr que la réparation est ok.
Heu qu'est ce qui se passe??? Le moteur ne part pas...
Bon plutôt que de ranger les outils, c'est plutôt l'inverse: GROS DEBALLAGE des caisses à outils!
Heureusement, le capitaine connait son moteur sur le bout des doigts pour l'avoir maintes fois demonté et remonté.
Alors même si c'est pas une partie de plaisir, la panne est rapidement repairée.
Et la responsable, c'est elle!
La pompe à injection.
Elle a 14 ans et ne veut plus rien savoir.
Le gasoil arrive mais ne sort pas, ça n'est pas réparable comme ça.
Il va falloir changer la pièce à l'intérieur, il nous faut un mécano diéseliste.
Le bateau ne voulait vraiment pas que nous partions un vendredi!
Nous voilà à terre, en quète d'un bon mécano...
On nous en conseille un, paraît il que c'est le meilleur; Bani de son petit nom.
Au téléphone, on lui explique le problème il est réceptif et nous dit qu'il sera là demain matin à 9h30.
Content d'avoir trouvé un gars qui vienne un samedi matin, on se console comme on peut en se disant que le bateau a décidé de nous épargner une panne en mer.
L'arrivée à Trinidad se fait par un goulet étroit, et c'est absolument necessaire de pouvoir compter sur le moteur pour manoeuvrer face aux cargos.
C'est vrai qu'ici, nous sommes pas si mal, et surtout en sécurité.
Sauf que le mouillage est un peu loin du ponton, et que surtout il y a beaucoup de houle.
C'est fatigant, ça bouge un peu moins qu'en mer, mais ça bouge quand même beaucoup!
Le bateau fait bord sur bord, on espère que le Bani sera assez agile pour pouvoir monter à bord.
Pas évident!
Samedi matin, nous sommes au quai à 9h10, on sait jamais, si il a un peu d'avance ça sert à rien de le faire poireauter.
9h40... bon c'est pas un gars qui est en avance.
10h15... on dirait même qu' il est plutot du genre à être en retard.
10h30 ... on l'appelle, il nous dit qu' il finit de manger et qu'il arrive, que dans 20 mn, il sera là.
11h15... on commence à s'impatienter!
Bon c'est vrai qu'on est dans les îles, que c'est les vacances, qu'il faut pas trop se bousculer, ne pas risquer l'AVC... mais là quand même on commence à désespérer!
Peut être que lui aussi, il était en panne et qu'il attendait Bani ?!
11h30 Alléluia, alléluia! Bani est là, on a failli attendre!
- Hello, I'm Bani, I'm a late....
- Yes two hours !
- Yes....Sorry
So...
Alors le Bani quand il vient dépanner, il a pas ses outils, mais bon il savait pas (le pauvre ) que le bateau est encore mieux équipé que Weldom !
Enfin, son diagnostic est exactement le même que celui du capitaine, il faut changer l'interieur de la pompe à injection.
Mais pour ça, faut l'envoyer à Trinidad.
Donc il va appeler le gars là bas, et nous tenir au courant, lundi sans faute, il aura les infos, faut le rappeler à midi.
On le ramène à quai.
Les pêcheurs mettent leur bateau à l'eau, le spectacle vaut le coup d'oeil, alors on reste un peu, on discute avec eux, ils sont sympas.
On leur explique qu'on est en panne, et que ça bouge beaucoup là bas, on craint un gros coup de vent qui nous décrocherai l'ancre, et sans moteur, le risque c'est qu'on soit poussé sur la plage.
Ni une ni deux, ils nous proposent de nous tracter pour nous rapprocher et qu'on puisse s'accrocher à une bouée.
It's lovely, ok guys!
Sur le bateau qui nous aide, il y a le grand père, le père et les enfants. C'est folklorique mais super efficace, nous ne sommes plus qu'à 30 mètres du ponton et plus de houle!
Enfin du vrai repos, les objets dans le bateau n'ont plus besoin d'être sécurisés, et nous pouvons ranger le serre casserole!
On gagne en confort!
Puisque nous sommes coincés à Scarborough, autant pousser la visite un peu plus loin.
On décide de se fendre du prix d'une course de taxi et nous allons au môle afin de peut être trouver un resto pour notre steack frites , et avoir un wifi un peu plus fiable que celui du fast food.
Effectivement la connection est bonne, on peut faire de la visio avec Hugues, ça fait du bien, ça ressource.
Mais toujours que de la mal bouffe... et impossible de trouver du tabac à rouler.
On se rabat sur des malboro.
Ca faisait un moment qu'on avait plus vu de paquet comme ça!
Sont elles perimées depuis le temps ?
A 3 euros le paquet, on va pas faire les difficiles, mais nous notre tabac à rouler nous manque!
On n'etait plus habitués au(x) luxe(s)!
Le dimanche se passe tranquillement en essayant de tromper notre impatience en visitant encore...
Mais tout, absolument tout est mort et vide le dimanche à Scarborough.
Ca nous remonte pas trop le moral tout ça!
Enfin arrive the lunch time du lundi et nous appelons Bani.
Evidemment, il n'a pas les infos, et nous dit de rappeler le lendemain.
On finit par ne plus avoir tellement confiance, et si c'est le meilleur mécano de Tobago nous sommes mal barrés, alors on investit dans une carte 3g et on cherche sur internet d'autres alternatives.
Nous appelons la grosse boite de réparation diéseliste de Trinidad, ils peuvent nous réparer!
Et nous envoie un coursier dans la demi heure pour récupérer la pompe!
Ca a l'air sérieux, et le coursier arrive dans les temps!
Waou, nous sommes confiants et le moral remonte.
En plus maintenant, on a internet au bateau, ça change la vie Whatsapp chauffe!
Quitte à être coincés autant l'être dans de bonnes conditions.
Bon ben puisque Scarborough veut nous garder un peu plus longtemps que prévu, nous sommes bien obligés de faire nos papiers à la douane.
Baladés de bureau en bureau, et allégés de 50 dollars nous sommes enfin en règle!
Et nous sommes autorisés à rester 6 mois! haha... ils connaissent Bani ou quoi?!
Au cours de nos excursions en ville, nous continuons désespérément à chercher du tabac à rouler mais apparemment, il n y en a pas sur l 'ile.
Il n y a pas de laverie non plus...
Alors la lessive se fait à la main, en même temps que je prends la douche.
Heureusement il fait chaud et ça sèche vite.
En revanche il y a des plages....
Des palmiers...avec des bateaux en panne
Les jours passent, nous sommes en relation quotidienne avec Shookay's , la société qui a notre pompe à Trinidad, mais ça n'avance pas vite.
Alors nous essayons d'apprécier Tobago.
Nous profitons surtout d'être ensemble, malgré que nous préfererions vraiment être en mer.
Eux aussi préféreraient sûrement y être...
Alors on se tire le portrait...
Et on joue du blues!
On essaie de garder le moral, mais ma date de retour arrive à grand pas, et nous commençons à prendre conscience qu'il y a de fortes malchances pour que je ne puisse pas aller jusqu'à Trinidad en voilier...
A 72 miles seulement de l'arrivée, franchement ça fait raler...
Mais puisque Jennifer fait son blues, nous n'avons pas le choix.
Et jouer de la guitare en croisant les doigts, ben c'est pas facile!!
A suivre...